Déclaration préalable de la FSU au CTPA du 12 janvier 2009

samedi 17 janvier 2009
par  Secteur politique éducative

Le contexte de crise socio- économique n’a cessé de s’alourdir depuis décembre : plans de licenciement amenant l’aggravation du chômage sous toutes ses formes et l’imposition de journées de RTT, salaires et pouvoir d’achat en berne que le martelage sur les HS n’arrive plus à masquer . Le Gouvernement renforce l’orientation libérale de sa politique, multiplie ses atteintes au droit du travail et persiste dans son refus de n’envisager aucune mesure susceptible de relancer la consommation et à travers elle l’emploi

Dans l’éducation, les actions de grèves et de manifestations qui se sont amplifiées depuis le mois d’octobre, réunissant les personnels, les parents d’élèves et les lycéens contre la réforme Darcos des lycées, inacceptable sur la forme et le fond, ont obligé le Ministre à annoncer en décembre le report de la réforme. Tout comme les actions des enseignants, des parents et de tous ceux qui veulent une Ecole Publique ambitieuse pour tous ont contraint le Ministre à d’autres reculs : reconnaissance de la maternelle et excuses aux enseignants, diminution des suppressions de postes de RASED…
Il s’agit incontestablement de premières victoires mais encore insuffisantes au regard des enjeux auxquels nous sommes confrontés dans l’éducation, notamment en matière de conception du système éducatif et des problèmes relatifs aux suppressions de postes.
En effet, l’ensemble des attaques contre le système éducatif est renforcé, la crise servant d’alibi pour justifier toutes les amputations quantitatives et qualitatives contre le service public et ses personnels : refus de relancer la démocratisation et de mettre en place une politique ambitieuse de réussite pour tous les élèves, redéfinition des métiers et des missions des personnels , revalorisation pour tous au point mort, confirmation de la politique de sous recrutement ( le nombre de postes aux concours 2009 est bien inférieur aux besoins et en cohérence avec la logique de diminution du nombre de fonctionnaires)
Vous allez, Monsieur le recteur, nous présenter dans ce CTPA, les éléments de la préparation de rentrée 2009. Cette rentrée est marquée par l’accentuation de la politique de destruction des emplois publics à travers les orientations du Budget 2009 marquant la mise en place de la RGPP, politique que nous ne cessons de dénoncer Pour la première fois depuis 1945, nous l’avons déjà souligné, le budget de l’éducation ( hors pensions) est en diminution significative que ce soit en euros courants( -3,37%) ou en euros constants(-5,5%) alors que l’ensemble des dépenses de l’Etat augmente ( en euros courants : +2,46%).il s’agit bien de la volonté affirmée de ne plus faire de l’éducation une priorité nationale, choix à la fois comptable et idéologique que nous récusons totalement.

Ce budget ampute tous les niveaux d’enseignement : de nouveau le second degré et pour la première fois depuis bien longtemps le 1er degré

 - dans le 1er degré :

bien que bénéficiant d’une dotation positive, le premier degré dans l’académie restera dans le bas du tableau des plus mauvaises situations en France. Ce sont 15 postes supplémentaires qui nous sont alloués pour quelques 2646 élèves de plus attendus soit un poste pour un peu plus de 176 élèves… et dans les prévisions d’effectifs, la DEP a diminué de moitié environ le nombre d’enfants de moins de trois ans à scolariser par rapport aux années précédentes.
Pour tenter de faire face aux évolutions d’effectifs, vous organisez le redéploiement entre les 4 départements. Mais l’examen des P/E prévus pour 2010 montre dans chacun des départements un recul qui nous ramène quasiment au niveau de la rentrée 2006 ! Concrètement, il est clair que les taux d’encadrement ne connaîtront pas d’amélioration, pas plus que la situation du remplacement des congés courts notamment… Quant à l’aide aux élèves les plus en difficulté, la diminution des postes de RASED aura des conséquences sur la prise en charge spécifique qui leur est nécessaire. Donner plus aux élèves qui ont le plus besoin, assurer des interventions préventives quand apparaissent les difficultés scolaire pour qu’elles ne se transforment pas en échec massif devient de plus en plus difficile. Les conditions d’enseignement ne s’améliorent pas au contraire.
Et il est à craindre que la baisse des recrutements et la suppression de l’année de PE2 réduisent grandement les possibilités offertes de formation continue des profs d’école sur le temps de service, au moment où leur mission exige des qualifications professionnelles améliorées.

 - dans le second degré :

l’académie déjà lourdement taxée ces dernières années et notamment l’an dernier connaît de nouveau l’amputation de 319 emplois d’enseignants ( hors reprise des moyens au titre des remplacements et des moyens stagiaires dont la ventilation académique n’a pas été donnée au CTPM du 18 décembre) : - 249 ETP au titre de la baisse démo et 70 au titre des cessations de mise à disposition ce qui va se traduire par de nouvelles coupes sombres dans les postes et une nouvelle inflation de mesures de carte portant atteinte au droit à mobilité choisie des collègues et à la fluidité du mouvement. .
La ventilation académique que vous nous présentez Monsieur le Recteur sur le second degré se fait au détriment des collèges qui connaissent pourtant globalement une légère hausse démographique. Le nouveau coefficient répartiteur lié aux PCS (système construit en toute opacité, imposé l’an dernier sans aucune concertation et qui permettait à l’administration de remettre en cause la carte des ZEP et la logique de territoire qui la sous-tend) a en outre des effets dévastateurs et iniques sur les départements notamment sur le 78 déjà taxé l’an dernier et qui doit cette année alors que ses effectifs collège sont en hausse rendre 31 ETP. Quant au 95, avec un coefficient répartiteur que rien ne vient expliquer dans les documents préparatoires fournis et des effectifs certes en baisse, il enregistre une chute de 85 ETP ce qui est inadmissible pour un département où la difficulté scolaire est très importante et pour lequel nous réclamons depuis longtemps un plan de relance.
De plus, le poids des HS reste très élevé et entérine l’aggravation imposée pour la rentrée 2008. Nous rappelons notre opposition à cette politique qui va à l’encontre de la création d’emplois publics et alourdit les conditions de travail des personnels.

 En ce qui concerne les emplois ATOS,

les suppressions ont été telles ces dernières années que vous convenez vous-même de la nécessité de faire des groupes de travail sur le mouvement qui s’avère bloqué dans tous les corps. Faute de temps de préparation, vous ne réunissez plus les instances telles que CHS académique et local alors que les conditions de travail des personnels sont d’actualité. La vague de suppressions nouvelles au budget 2009 pour lesquelles nous n’avons toujours pas les informations demandées ne fera qu’accroître les difficultés des services dont vous-même reconnaissez qu’ils travaillent à flux tendu. Il est inadmissible que nous n’ayons pas eu les documents et que nous ne sachions pas encore la répartition envisagée. Mais le CTPM a annoncé 22 suppressions d’emplois alors qu’il nous classait avant à la 26ème position des académies avec un écart de -100 en valeur absolue. Jusqu’où ? Les « solutions » d’externaliser certains pans de notre activité ont vite démontré leurs limites, comme cela a été le cas pour la préparation du mouvement enseignant. Ainsi, vous avez à gérer les contradictions d’une logique de casse du service public et la logique de l’efficience. L’extinction du corps des CASU , dont nous attendons toujours le point en termes de supports, a des répercussions sur la carte des agences comptables, sans cesse remise sur le canevas, qui nous est présentée aujourd’hui avec des regroupements ayant pour conséquence des mesures de carte pour des collègues APAENES expérimentés ayant rendu service alors que de jeunes APAENES nommés hors mouvement à la rentrée occupent des postes de CASU qu’ils vont bloquer quelques années. Ainsi, un seul poste est ouvert au mouvement des CASU dans notre académie. Quelle mobilité, pourtant prônée, pour les personnels d’encadrement dans ce contexte ? On voit bien depuis plus d’un an à quel point le dialogue social s’est tendu et à quel point dans de nombreux services, si ce n’est tous, la rentrée a été difficile pour tous nos collègues et combien s’est accru le retard dans la gestion des personnels administratifs. A force de démanteler nos statuts, le service public, vous risquez une situation de blocage dont vous porterez seuls la responsabilité.

Par ailleurs, nous dénonçons l’absence de création de poste d’Assistant Social alors que les difficultés sociales sont croissantes, nous demandons le rétablissement d’un poste d’As des personnels pour le 91, le 92 et le 95, suite à leur suppression en 2008.

Pour l’UNSS, le ministère de l’Education nationale veut imposer aux cadres départementaux, régionaux et nationaux, actuellement « mis à disposition » de l’UNSS, la position de « détachés ». Cette modification traduirait, pour l’UNSS et l’ensemble du sport scolaire, un éloignement du service public d’éducation. Elle ouvrirait la voie à un désengagement de l’Etat et pourrait être la première étape d’un renoncement à cette exception française que nous envient tous les pays d’Europe.

Ces orientations tant nationales et leurs traductions académiques ne peuvent se faire qu’au détriment de la formation des jeunes qui nous sont confiés et ont des conséquences gravissimes sur la place du service public d’Education dans notre pays.
C’est pourquoi nous condamnons de la façon la plus ferme la répartition des moyens qui nous est soumise aujourd’hui.
C’est aussi pourquoi la FSU et ses syndicats nationaux appellent les personnels à une amplification de la mobilisation et pour cela à participer massivement aux actions unitaires qu’elle a initiées : le 17 manifestation à Paris pour la défense et la promotion du service public d’éducation , puis le 29 janvier dans un cadre interprofessionnel journée de grève et de manifestation dans l’Education.


Documents joints

PDF - 35.2 kio